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    Diran Guiliguian

Sensibiliser et renforcer les liens

Diran Guiliguian

La force de l’UGAB réside dans les ressources et le soutien moral qu’elle apporte à ses bénévoles. Grâce à l’UGAB, les Arméniens du monde entier peuvent réaliser des projets en faveur de l’Arménie, de l’Artsakh mais aussi des Arméniens de la diaspora.

Originaire de Beyrouth au Liban, Diran Guiliguian a vécu dans de nombreux pays et notamment en France pendant plus de 12 ans, avant de s'installer à Madrid en Espagne où il travaille comme directeur commercial chez QuantuMDx, une société de biotechnologie. En 2020, Diran a fondé le comité des YP Madrid de l’UGAB pour permettre aux jeunes professionnels de la région de se connecter et se retrouver. Deux ans après sa création, la portée des activités du comité a largement dépassé son ambition initiale.

Comment a débuté votre engagement à l’UGAB et quels aspects de l’organisation vous ont attiré ?

Ayant grandi au Liban, j’ai toujours entendu parler de l’UGAB et j’étais familier avec les actions de l’organisation. En 2019, après 16 ans à l'étranger dont 4 en Espagne - où il y a très peu d'Arméniens - j’ai perdu le lien avec la communauté arménienne. Je ressentais le besoin de renouer avec mes racines, à tel point que j’ai envisagé de revenir m’installer à Paris où la communauté arménienne est importante. C’est également en 2019 qu’on m'a recommandé de participer au YP FOCUS de São Paulo, évènement rassemblant les jeunes professionnels arméniens du monde entier. Cette expérience était unique et m'a permis de réaliser que notre communauté compte de nombreux jeunes dynamiques, partageant des idées communes. J'ai ressenti une joie et un optimisme immenses. J’ai donc décidé de rester à Madrid afin de contribuer à la structuration de la communauté locale, en fondant le comité des YP Madrid.

Pouvez-vous décrire les objectifs du comité et de quelle manière celui-ci sert la communauté arménienne locale ?

Avant la guerre d’Artsakh en 2020, l'objectif des YP Madrid était de rassembler les jeunes professionnels arméniens de la région afin de créer un réseau fort, apportant une valeur ajoutée à ses membres. Mais la guerre nous a fait prendre conscience que l'avenir des Arméniens, tant en Arménie qu’en diaspora, dépend d'une nation forte et indépendante. La diaspora doit jouer un rôle crucial dans le renforcement de notre patrie et dans la préservation de sa liberté. Nous avons donc décidé d'élargir notre champ d'action pour nous concentrer davantage sur la sensibilisation à la cause arménienne en Espagne, tant au sein de la classe politique qu’auprès de la population espagnole, et apporter les outils nécessaires à l'Arménie pour faire entendre sa voix à l’international. Nous avons également réalisé que les Arméniens sont trop peu en Espagne pour limiter nos actions à la région de Madrid ; nous devons donc rassembler les Arméniens du pays entier afin de travailler en équipe avec un objectif commun fort. C'est ainsi qu'est né le comité des YP Madrid, composé d’Anushik Aghjanian de Séville, Levon Grigorian de Barcelone, Nanor Demirdjian, Luiza Grigoryan, Yeranuhi Hovhannisyan, Arman Yeghiazaryan et moi-même de Madrid.

Pourriez-vous nous décrire certaines de vos récentes réalisations et les projets que vous souhaiteriez mener avec le comité dans le futur ?

Pendant la guerre d'Artsakh de 2020, nous avons emmené 3 journalistes et 2 membres du Parlement espagnol en Arménie et en Artsakh, dans le cadre de l'initiative "YERIA" de l'UGAB Europe. À notre retour en Espagne, nous avons continué notre travail de sensibilisation auprès de la classe politique locale, contribuant ainsi à l'adoption de 3 textes pro-arméniens au Parlement espagnol - la protection de civils, la préservation du patrimoine culturel arménien et l’aide à la réhabilitation des prisonniers de guerre. Plusieurs articles ont également été publiés dans de grands médias espagnols et des reportages ont été diffusés à la radio. Au cours de l'été 2021, nous avons organisé à Goris une formation sur le storytelling pour 17 journalistes arméniens vivant en Arménie et en Artsakh, sur comment écrire et présenter des articles à destination d’un public européen. Suite à cette formation, ces journalistes ont publié plus de 27 articles à travers l'Europe et les États-Unis. En mars 2022, grâce à une subvention de l'UGAB et en collaboration avec les YP Madrid, un numéro spécial de 288 pages du magazine Jot Down, le trimestriel culturel le plus lu d'Espagne, sera entièrement consacré à l'Arménie.

En parallèle, nous continuons à organiser des rencontres pour les jeunes professionnels arméniens de la région. D'autres projets sont en cours, notamment une deuxième édition de la formation sur le storytelling en Arménie.

Y’a-t-il une chose que vous souhaiteriez que les gens sachent à propos de l'UGAB ?

Tous ces projets ont été rendus possibles grâce à l’UGAB. Au-delà du soutien financier, la force de l’UGAB réside dans les ressources et le soutien moral qu’elle apporte à ses bénévoles. Grâce à l’UGAB, les Arméniens du monde entier peuvent réaliser des projets en faveur de l’Arménie, de l’Artsakh mais aussi des Arméniens de la diaspora. Elle est aussi consciente que nous devons investir dans notre nation et protéger sa liberté. Enfin, l’organisation fait preuve d’une grande ouverture d’esprit, accueillant tous ceux qui partagent sa mission et encourageant les initiatives de ses membres.

Comment votre engagement au sein de l'UGAB a-t-il forgé votre identité au sein de votre famille, auprès de vos amis et dans votre carrière ?

L'UGAB et la création du comité des YP Madrid m'ont permis d'enrichir mon arménité, et ce à différents niveaux. Je fais désormais partie du réseau des jeunes arméniens à Madrid, j’ai créé des amitiés avec certains d’entre eux et nous organisons régulièrement des sorties et des événements. En tant qu'Arménien de la diaspora, j'ai appris à mieux connaître les Arméniens d’Arménie et leur langue, mais aussi de prendre conscience de qui nous sommes en tant que peuple et ce que cela signifie d’être Arménien. Enfin, cela a fait de moi un militant de la cause arménienne, que ce soit dans la promotion de sa culture ou dans la sensibilisation de l’opinion en temps de guerre.

mars 04, 2022